L’échinacée est une plante indigène que les Autochtones connaissaient et utilisaient bien avant l’arrivée des Européens. On la reconnait facilement par sa fleur aux pétales rose-violacés qui s’inclinent à pleine maturité pour présenter son centre bombé, comme imbu de fierté. Elle peut bien être fière, car cette plante a le potentiel de nous aider à nous défendre contre les virus de la saison froide qui tendent à nous rendre visite plus fréquemment qu’on ne le désirerait. En effet, l’échinacée a la propriété de stimuler le système immunitaire de première ligne, c’est-à dire celui qui s’attaquent directement aux virus afin de les neutraliser et les éliminer, avant qu’ils n’aient le temps de nous envahir, avec la panoplie de symptômes de rhume ou de grippe que nous connaissons tous. Pour bénéficier de son effet casse-grippe, il importe donc d’utiliser cette plante dès les premiers symptômes, idéalement dans les premières 24 à 48 heures, ou encore en prévention lorsqu’on a été en contact avec la grippe et qu’on se sent vulnérable. Elle offre ses mêmes vertus en cas de début d’infection urinaire ou de gastro-entérite.
Comme la plante perd une partie de ses propriétés en séchant, on l’utilise fraîchement cueillie, les fleurs et les pétales en infusion au cours de l’été, et les racines en teinture-mère pour notre remède d’hiver. À noter que les racines sont plus concentrées en principes actifs que les parties aériennes. Ses divers principes actifs confèrent à la plante ses propriétés immunostimulantes, anti-inflammatoires, antivirales et antibactériennes. Ces effets combinés expliquent le potentiel reconnu de l’échinacée pour aider à prévenir les rhumes et les grippes, ainsi qu’à en réduire l’intensité et la durée des symptômes.
Pour préparer la teinture-mère, on récolte les racines d’une plante âgée d’au moins 3 ans. Bien laver les fines racines pour les libérer de toute trace de terre, puis les couper et en remplir un bocal propre; verser alors de l’alcool à 40 % pour recouvrir totalement les racines. Fermer le bocal et laisser macérer pendant 2 à 3 semaines dans un endroit assez chaud, afin que les principes actifs de la plante se diffusent dans l’alcool. Après ce temps de macération, il suffit de filtrer cette solution dans une mousseline et de la conserver dans des bouteilles opaques.
Cette préparation se conserve pendant des années si les virus nous oublient; mais s’ils se présentent, prendre alors 15 à 20 gouttes diluées dans un peu d’eau à toutes les 2 heures la première journée, puis 4 fois par jour jusqu’à disparition des symptômes. On peut aussi l’utiliser en gargarisme, ou encore dans une tasse d’eau chaude en guise de tisane qu’on sirote au fil des heures; on utilise alors une cuillérée à thé de teinture-mère par tasse d’eau chaude.
Il est aussi approprié de boire des tisanes de gingembre, cannelle et girofle, avec un peu de miel pour réchauffer le corps qui en a bien besoin dans un contexte de début grippal.
La nature est un jardin bien généreux, qui a beaucoup à nous offrir, tant pour nous nourrir que pour nous guérir, ou du moins pour nous soulager. Merci Dame Nature !
Suzanne Malenfant md www.smalenfant.com