Nos aïeuls détenaient des secrets de la nature que très souvent nous avons rejetés du revers de la main, sous prétexte qu’il s’agissait de remèdes de bonnes femmes. Les recherches commencent à peine à élucider certaines vertus que nos grands-mères conféraient aux plantes qu’elles rangeaient précieusement dans leur armoire aux herbes. On sait d’autre part, que bon nombre de produits pharmaceutiques utilisés actuellement sont inspirés directement de la nature; soit en utilisant un extrait de la plante, soit en synthétisant une substance semblable à cet extrait. Ainsi, la pénicilline, l’aspirine, la morphine, la codéine et la digoxine sont des exemples de médicaments pharmacologiques dérivés de plantes. Et la recherche continue…
La camomille est certes un des remèdes les plus fréquemment préconisés par nos grands-mères. Elles la recommandaient pour soulager les « estomacs à l’envers », les digestions difficiles. La fleur de camomille ressemble à une mini-marguerite au centre jaune bombé et aux pétales blancs qui s’inclinent vers le bas à pleine maturité. Ses feuilles très fines, fortement découpées, sont d’un vert tendre qui renforce cette impression de calme et de délicatesse qu’elle rayonne. On constate d’ailleurs que la camomille agit en toute délicatesse sur les peaux sensibles pour en calmer les démangeaisons, l’eczéma, les irritations et les coups de soleil.
Parmi les principes actifs contenus dans la camomille, on retient l’acide valérianique qui lui confère un effet apaisant, légèrement sédatif, et qui induit un état de relaxation, bien apprécié dans les cas d’insomnie par anxiété ou de trouble digestif d’origine anxieuse. La camomille possède aussi des flavonoïdes aux propriétés antispasmodiques et antioxydantes, ainsi que des salicylates, (dérivés de l’acide salicylique au même titre que l’aspirine), qui lui procurent des vertus anti-inflammatoires et analgésiques. La camomille contribue ainsi à apaiser les douleurs menstruelles, les coliques, les digestions difficiles et les brûlements d’estomac.
Pour soulager les maux mentionnés ci-dessus, on utilise la camomille en infusion à raison d’une cuillerée à soupe de fleurs séchées dans 150 ml d’eau bouillante pendant 5 à 10 minutes; à boire 3 à 4 fois par jour. Cette même infusion, utilisée en compresse, pourra soigner efficacement une conjonctivite ou une blépharite (inflammation des paupières). Ajoutée à l’eau du bain, elle aidera à relâcher les tensions, la fatigue, soulager les douleurs rhumatismales et les démangeaisons.
Pour les affections de la peau, on utilise l’huile infusée de fleurs qu’on applique directement sur les régions irritées ou inflammées. La préparation de cette huile consiste à remplir un bocal de fleurs fraîches ou séchées et les recouvrir d’huile d’olive de bonne qualité; couvrir le bocal d’une mousseline et laisser infuser pendant 14 jours à l’abri de la lumière, afin que les principes actifs de la plante se diffusent dans l’huile. Par la suite, filtrer cette huile et la conserver dans des pots hermétiquement fermés. Cette huile infusée de camomille, légèrement chauffée et placée dans le canal auditif pourra soulager les douleurs d’oreille.
La camomille se révèle donc une plante apaisante tant pour l’anxiété, les démangeaisons, les irritations cutanées de toutes sortes, que pour les douleurs et les digestions difficiles. La nature est un jardin rempli de trésors, nos grands-mères le savaient ...
Suzanne Malenfant md www.smalenfant.com